En pleine ronde de négociations, IMP Aerospace impose à des membres de son personnel à sa base d’exploitation de Gander (Terre Neuve et Labrador), une mutation temporaire en Colombie Britannique. Il s’agit là de la plus grande préoccupation portée à l’attention du vice-président exécutif régional de l’AFPC-Atlantique, Chris Di Liberatore, lors de sa visite des lieux en décembre.
Depuis quelques mois, plusieurs membres inquiets ont fait part à l’AFPC UEDN du fait que leur employeur était à la recherche de volontaires pour aller travailler à sa base d’exploitation à Comox, en Colombie Britannique.
Selon le VPER, l’employeur soutient qu’il peut légalement muter du personnel, invoquant une lettre d’entente incluse dans la convention collective. Or, M. Di Liberatore précise que la lettre en question avait été rédigée pour répondre à des besoins à court terme et en cas d’urgence seulement, et non pas pour tenter de remédier à une pénurie dans une autre base d’exploitation simplement parce que l’employeur ne réussit pas à trouver du personnel.
Par conséquent, pour la première fois depuis son existence, la base d’exploitation d’IMP à Gander est contrainte d’envoyer du personnel à l’autre bout du pays pour pallier les difficultés de l’entreprise en matière de dotation. L’employeur a même fait circuler un horaire de travail jusqu’à tard dans la nouvelle année, qui pourrait très bien être prolongé.
Le président de la section locale, Martin Coady, se dit inquiet pour les membres du personnel touché. La plupart sont de jeunes adultes, dont de jeunes parents, qui devront s’absenter pour le travail pour une longue période, et ce, juste avant les fêtes. Certaines de ces personnes disent ne pas pouvoir être mutées en raison de problèmes de santé et tentent actuellement d’obtenir des mesures d’adaptation.
Toujours selon M. Coady, toute cette affaire crée beaucoup de stress chez l’ensemble du personnel, au point où certains membres du personnel technique cherchent activement un autre emploi ou optent pour la retraite afin d’éviter une mutation.
En plus de devoir déménager à l’autre bout du pays juste avant les fêtes, les membres du personnel muté continueront de recevoir le même salaire, sans aucune rémunération supplémentaire, alors que ces personnes, comme l’explique M. Coady, devront se loger dans des hôtels des semaines durant.
Le syndicat et l’employeur doivent retourner à la table de négociation prochainement. Le syndicat estime que le problème de dotation pourrait être résolu si l’employeur acceptait d’indemniser adéquatement son personnel en Colombie-Britannique et à Gander. En effet, le problème de dotation n’aurait pas lieu d’être si l’employeur acceptait d’offrir des salaires justes, équitables et concurrentiels, ce qui n’est pas le cas présentement. Au lieu de forcer la main à son personnel, le contraignant à aller travailler ailleurs, IMP devrait plutôt s’employer sérieusement à recruter du personnel pour travailler à sa base d’exploitation de Comox. Une telle pénurie de personnel met la vie de la population en danger, puisque le travail au quotidien du personnel technique et mécanicien d’IMP consiste à veiller à ce que les hélicoptères de sauvetage soient en bon état de fonctionnement. En mutant les travailleuses et travailleurs à l’autre bout du pays, on se retrouve avec moins de personnel prêt à intervenir en cas d’urgence sur la côte est, et on ne fait que pallier le problème de dotation sur la côte ouest, sans jamais trouver de solution à long terme.